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Gens du voyage à Mazères-Lezons : «Faute d'aire d'accueil, nous n'avons pas le choix !»

Par Bruno Robaly
Publié le 20 juillet 2010 à 04h00
Mis à jour à 09h06
 
 

 
Rudy Nestour, un des pasteurs de la communauté installée depuis dimanche sur le terrain de foot de Mazères-Lezons : « Si on nous propose une solution convenable, nous quitterons les lieux dans l'heure ». © MARC ZIRNHZLD

Rencontre avec un pasteur de la communauté évangélique qui s'est installée sur le terrain de foot de Mazères-Lezons, contre l'avis du maire de la commune.

Rudy Nestour, 30 ans, père de deux enfants, est un des pasteurs de la communauté évangélique qui s'est installée dimanche sur le terrain de foot de Mazères-Lezons. Une quarantaine de caravanes sont garées autour du chapiteau qui accueille les rassemblements religieux.

D'où venez-vous ?

« Personnellement, de Bretagne. Mais il y a ici des familles venues de toute la France. Le point de départ de l'été a été, comme tous les ans, le grand rassemblement de Giens, dans le Loiret, sur un terrain de près de 150 hectares qui nous appartient : début mai, nous étions entre 6 et 7 000. Là se sont formés une centaine de groupes comme le nôtre. Nous sillonnons ensuite la France pendant trois mois et demi, jusqu'à fin août et la convention internationale qui se tiendra cette année à Chaumont (52), dans l'Est de la France ».

Pourquoi sillonnez-vous ainsi le pays chaque été ?

« La caravane, le voyage, c'est notre mode de vie ! Il y a aussi un but cultuel : nous portons la Bonne Parole et les Évangiles, notamment à ceux qui sont sédentarisés ».

Vous vous reconnaissez dans le terme d'évangéliques ?

« Oui. Évangéliques, évangélistes... Nous faisons partie de la fédération protestante de France ».

Pourquoi avez-vous envahi le terrain de Mazères dimanche ? Vous êtes souvent considérés comme des envahisseurs...

« Nous n'avions pas le choix ! L'hiver, notre association Action Grand Passage écrit aux collectivités et aux préfets pour les informer de notre arrivée l'été suivant et leur demander de nous mettre à disposition un terrain plat et propre, un point d'eau, un point d'électricité... Il faut un hectare pour accueillir 30 familles et une cinquantaine de caravanes dans de bonnes conditions de confort et surtout de sécurité ».

Cela, vous ne l'avez pas obtenu sur l'agglomération paloise ?

« Non. Nous devions rester ici 15 jours. C'est la première fois que nous venons sur l'agglomération paloise. Le terrain proposé, avec une partie trop accidentée, ne correspondait pas à nos besoins. Si on nous propose une solution convenable, nous quitterons Mazères dans l'heure... ».

Que va-t-il se passer désormais ?

« C'est un scénario que nous connaissons : nous arrivons le dimanche, le maire saisit le tribunal administratif le lundi, cela nous est notifié le mardi, nous faisons appel le mercredi pour gagner du temps... Et nous arrivons ainsi jusqu'au week-end. Alors nous partons vers un autre lieu. Ces procédures coûtent cher aux collectivités. Elles feraient mieux de l'utiliser à la réalisation d'aires d'accueil de grands passages... Mais les élus se renvoient la balle : ils veulent bien une telle aire... mais jamais dans leur commune ! ».

>> « Nous sommes Français de père en fils »

« Nous nous sentons indésirables », lâche Rudy Nestour. « Alors même que notre mode de vie est reconnu et que nous sommes Français de père en fils - il ne faut pas l'oublier ! Ainsi, il n'y a pas un camping privé ou municipal en France qui nous accepte.

Et, pour les aires d'accueil, autorités et élus préfèrent souvent pratiquer la politique de l'autruche ». Ainsi, beaucoup des courriers de demande envoyés l'hiver par Action Grand Passage restent sans réponse. « Ou, si la réponse est positive, nous constatons en arrivant que le terrain ne convient pas. Ce fut le cas à Bayonne ce mois-ci. Nous avons donc envahi un terrain à Anglet.

La justice a été saisie... et nous a donné raison : la requête d'expulsion a été déboutée ». Rudy Nestour préfère citer « les bons exemples » : « Nous n'avons eu aucun souci au Porge, en Gironde, ou encore à Périgueux, en Dordogne, le mois dernier. Là, le parking du parc des expos nous a été mis à disposition, et c'était impeccable ».